un vent lourd, chargé de foutre et de kétamine.
un vent chaud et trempé comme l'intercuisse des fauxbeaux à vélo.
le sang invisible mais présent, la nuit en mal de vitamines,
le train de fret qui braille comme un bébé qui crève la dalle,
Lester à qui il reste du spleen sur les mains, une chattequi marque son territoire,
trois hommes qui ricanent dans le noir.
sur leur calendrier, il n'existe pas d'hier,
seulement quelques rappels d'essuyer leurs taches de bière.
j'éponge mon front avec mon slip et prie que ce n'soit pas la grippe.
j'essaie d'éjaculer pour oublier et m'endormir,
je dors sans jamais me reposer.
le ciel fait la grise mine et le soleil me tire la gueule.
les touristes font les sardines jusqu'à en imiter l'odeur.
je regarde tomber les quarts d'heure comme de la grêle qui blesse.
c'est la saison des écrevisses et des festivals,
des murs de pisse et des scandales,
du pétrole jusqu'au littoral.
le trottoir transpire un jus pas catholique.
charmé par les sirènes des flics, je cherche un nouveau stylo bic.
en voilà un qui deale pour un treizième tatouage,
dire que le désespoir n'a pas d'âge.
les trans' sautent sur de la transe, les gays bougent sur du reggae
et moi je danse du bout des doigts.
les chiens se battent dans les bars,
leurs maitres sont en quête de la prochaine fête.
tous semblent avoir mal quelque part,
en c'qui m'concerne c'est la tête.
la nouvelle orléans,
avril 2010