dépiteur panne
sous un chêne rachitique
que la grêle décharne
j’entre en état critique
dans un bled du tarn
ma voiture au garage
sncf en grève
coincé dans les parages
en recherche de rêves
plein d’haribos réglisse
qui me crispent le bide
j’atteinds l’hôtel ibis
c’est un refuge morbide
je réserve un lit double
ça étonne l’hôtelier
un supplément de roubles
car j’aime dormir en biais
dans cet hôtel ibis
je mate “les enfoirés”
un bout de cannabis
pour finir la soirée
l’néon du plafond buzze
un clocher miaule minuit
c’est ma tombe qui se creuse
et tout ce qui sang suie
dans cet hôtel ibis
j’ai un fond de bouteille
ô pastis, mon complice
pour trouver le sommeil
pieds nus sur la moquette
nu sous ma robe de chambre
j’bouffe salade de roquette
dans sa flaque de gingembre
dans cet hôtel ibis
la main en bol de chips
je tripote mon pénis
d’vant des vidéoclips
mon portable est cassé
internet est trop lent
je peux donc m’effacer
mourir aux yeux des gens
je suis perdu, en rade
dans une france profonde
profonde comme un puits crade
le trou du pus du monde