mercredi 2 décembre 2009


dépiteur panne



sous un chêne rachitique

que la grêle décharne

j’entre en état critique

dans un bled du tarn


ma voiture au garage

sncf en grève

coincé dans les parages

en recherche de rêves


plein d’haribos réglisse

qui me crispent le bide

j’atteinds l’hôtel ibis

c’est un refuge morbide


je réserve un lit double

ça étonne l’hôtelier

un supplément de roubles

car j’aime dormir en biais


dans cet hôtel ibis

je mate “les enfoirés”

un bout de cannabis

pour finir la soirée


l’néon du plafond buzze

un clocher miaule minuit

c’est ma tombe qui se creuse

et tout ce qui sang suie


dans cet hôtel ibis

j’ai un fond de bouteille

ô pastis, mon complice

pour trouver le sommeil


pieds nus sur la moquette

nu sous ma robe de chambre

j’bouffe salade de roquette

dans sa flaque de gingembre


dans cet hôtel ibis

la main en bol de chips

je tripote mon pénis

d’vant des vidéoclips


mon portable est cassé

internet est trop lent

je peux donc m’effacer

mourir aux yeux des gens


je suis perdu, en rade

dans une france profonde

profonde comme un puits crade

le trou du pus du monde



in jamais de la vie, décembre 2009.