samedi 3 novembre 2012


Lectorat bien-aimé,

Je me trouve actuellement en pleine tournée musicale européenne avec mon projet Folk'n'Roll The Keys, suivez l'aventure sur le carnet de voyages ici !

J'emporte dans ma valise de businessman tous mes livres de poésie, venez donc m'intercepter sur le parcours de ce périple pour bénéficier d'offres tarifaires exceptionnelles pour vos achats de Noël, qui comme toujours, arrive à grands pas.

Et avec votre esprit,
B.


mercredi 8 août 2012


Sous la pression des standards téléphoniques en surchauffe, je vous livre le premier chapitre de mon plus récent vidage de fonds de tiroirs, sobrement titré : "Femmes, je vous sème". Je continuerai ma vente de garage estivale  de poésie-garbage plus tard, inch'allah, alors gardez vos yeux pelés, chers amis-lecteurs affamés.


Femmes, je vous sème...


tu reviendras me voir quand je n’serai plus là
quand j’aurai vécu l’ombre de ton projecteur
nous n’aurons plus jamais mal, il ne fera plus froid
dans ce futur bien triste qu’on appele antérieur

je n'peux pas avancer, pris dans mon addiction
constamment à attendre que tu me rejoignes
tu rêvais d’une brute, oui, d’un pur homme à poigne
mais tu m’as, et je n’suis que l’inverse d’un champion

je n’peux rien décider sans tes précieux conseils
il faut que tu me rassures sans cesse sur mon talent
et si l’on n'fait pas l’amour, je n’ai jamais sommeil
moi qui aime tant me voir comme un indépendant...

aurais-tu pris l'relais de ma mère, dans un sens ?
endossant le costume de cette fonction terrible
qui oblige à l'attaque, pousse à la remontrance
qui ne voit chez un homme qu'un enfant perfectible

* * *

je dois te l'dire, hélas, madame,
même si tes yeux flattent mon âme 
vos bras de pince-monseigneur
me serrent trop fort contre ton coeur

vous qui étiez l’avant-première
vous me laissez un arrière-goût
de salive sauvage et primaire
je rêve de mon dur dans ton mou

va-donc rejoindre cet ennemi
dans les beaux bétons de paris
j'attends ici le bus de nuit
qui m’emmènera vers l’infini

la ville joue l'jeu de mes fantasmes
babylone brûle, on s’caille à sèvres
la misère y est un pléonasme
la bave me gèle sur les lèvres

* * *

ce froid sec me révèle le vrai coût d'la chaleur
pour t’avoir une nuit, j’y suis depuis dix jours
la solitude m’apprend la rareté de l’amour
pour t’coincer une minute, ça me prend vingt-quatre heures
* * *

vieux comme la nuit, je ne ressemble à rien
à rien d’autre qu’aux pluies, d’un été diluvien
jeune comme le jour, et la vie devant toi
tu choisis par amour, de dormir avec moi
je ne vois pas pourquoi, mais je n'vais pas m’en plaindre
moi qui porte une voix sur le point de s’éteindre
vieux comme la nuit, je ne ressemble à rien
à rien d’autre qu’aux pluies...cet été, dis, tu viens ?

* * *

dans les sables émouvants


je me dirige vers le début
des aventures de l’épiderme
j’apporte mon amour dans la rue
mais devant moi, les bouches se ferment !

j’en donne un peu aux étrangers
qui le prennent parce que c’est gratuit
je passe mon temps à te chercher
dans tous ces pays où tu fuis

je ne critique pas, je constate
que la tendresse ne fait plus vendre
les prosternés de la prostate
jouent aux brutes avec les tendres

et j’ai la langue un peu brûlée
des incendies de notre nuit
laisse-moi la tremper dans le lait
que tu réserves à tes amis
* * *
faire feu de toute femme
rien ne vaut la chaleur d'un intime incendie 
qui vient brûler les poils de ta peau de putain 
je dépends de la pluie pour me laver les mains 
et pour éteindre en moi le feu qui y jaillit 
et j'allume mes doigts maigres comme des brindilles
qui viennent brûler les poils de ta peau orangée 
ton assurance de femme et ton sourire de fille
ne cachent jamais très bien que tu crains le danger
et ca sent le roussi sur ta peau qui rougeoie 
barbe-rousse, moi aussi, j'en rougis de joie 
nous plongeons dans les flammes qui se dressent du lit 
sans même pousser un cri, en dernière énergie 
pour finir en fumée qui s'échappe du toit 
emportée en voyage par un vent d'autan froid 
prends garde à toi
chaque effort nous épuise
au matin madrilène
lolita gringo ruiz
carmina de burène
tu jouis en espagnol
je viens en majuscules
on sait faire les marioles
la jeunesse miracule !
et de larmes en sueurs
vite, on se liquéfie
dès les premières lueurs
la joie se vérifie

la blancheur de madrid
comme décor idéal
à l’aventure candide
des enfants en sandales
parce que nos sexes suintent
nos fesses collent au canap’
très tard, la nuit se pointe
signal d’une autre étape

il paraît qu’on trahit
tous nos premiers émois
il est loin le pays
où je n’aimais que toi
dos gardenias para ti
une impatiente pour moi
le bonheur est parti
et ne reviendra pas
guaca, hasta luego !
le fuego s’est éteint
il est mort, le fuego
étranglé de mes mains 

* * *


il n’y a plus que le chat qui grimpe aux rideaux
je ne sais plus comment te faire jouir
notre sexe est devenu une sorte d’aïkido
on n’arrive qu’à se faire souffrir
* * *

la peur du salaire

il y en a bien des robes que la brise soulève
quand la rue se prélasse et ressemble à un rêve
je n’y fais que passer, en passant dépassé
qui vient manger sa glace dans le jeu des miroirs
dans ma vie déviée, sur mon vélo cassé
j’écoute le silence qui m’raconte une histoire

mon corps suit la tendance des trajectoires folles
et quand faut de la danse, c’est mon corps qui s’y colle
puis je cherche des yeux une nouvelle partenaire
qui serait un peu mieux que la toute dernière

mon existence s’écrase sous l’enclume de l’écho
de l’écho du bitume qui résonne dans mes os
mes os qui se fatiguent à soutenir ma peau
ma peau qui se démange des caresses de quelqu’une
quelqu’une que j’attends toujours au mauvais endroit
mauvais endroit qui ressemble trop souvent à chez moi

* * *

tu chantonnais encore des cha la la

dans le choeur d'un groupe "has been"
t’étais ma miss france rien qu’à moi
j’étais dev'nu ton mister bean
nous on dansait le cha cha cha
et tu me disais oui, oui, oui
encore, plus fort oui, là là là !
je tends... prie prie prie !

* * *

comme le guerrier impatient

de connaître le goût du sang
je veux venir plonger mes doigts
dans la terre humide des bois

* * *

horizon de satan où le soleil s’éteint
océans de gazon où le soleil s’étend
je roule mon dos en bille par nostalgie foetale
et je me recroqueville où la lumière s’installe

mardi 22 mai 2012



* Festival Indélébiles - Toulouse - Avril 2012 *

vendredi 27 avril 2012



Lecteurs, lectrices,


Voilà plus d'un mois que s'est achevée une tournée française haute en couleurs (par ici pour le carnet de voyages de The Keys) ! L'arrivée des beaux jours a déclenché maints élans de fertilité littéraire depuis mon rapatriement, et c'est le sourire épinglé aux lèvres et la besace remplie de nouveaux livres que je reviens vers vous.


. En guise d'apéritif, c'est tout d'abord avec plaisir et non sans fierté que je vous annonce que la fameuse Salade de Crudités, livre de poésies illustrées, a reçu le 6 Avril le prix "Mention Spéciale" dans la catégorie "Fanzine Francophone" au légendaire Gala d'Expozine, salon de l'édition alternative de Montréal. J'en profite pour remercier l'ultra-sérigraphe Nicomix et les nombreux illustrateurs talentueux qui m'ont aidé à faire de ce livre une réussite esthético-poético-gastronomique, et au passage contribué à établir ma fortune personnelle.

Voici le commentaire de la juge Claudine Vachon (Editions Rodrigol): Ouvrage de collaboration entre la poésie de Paillard et différents illustrateurs tous plus incroyables les uns que les autres. Tout le livre est sérigraphié d’où son incroyable authenticité tant au niveau de la texture que de la couleur. Flamboyant, pertinent. Bravo!


. Face au succès inattendu du livre, et en réaction à certains retours d'amateurs regrettant ne pas pouvoir s'offrir l'objet, une nouvelle édition de Salade de Crudités moins chère est sortie pour pallier la demande vorace. Utilisant la même couverture sérigraphiée que pour l'original, son intérieur est imprimé dans un beau noir et blanc de photocopie laser. Pour l'occasion de cette publication dite "de crise", limitée à 30 exemplaires, la maquette a été revue, corrigée et augmentée de 4 illustrations non utilisées dans la version originale (de Ghislaine Chortey, El Quesnel et Florian Paichard) ! J'en profite pour annoncer solennellement qu'il reste une petite poignée d'exemplaires de la version originale de la Salade de Crudités entièrement sérigraphiée, en commande directe sur Paypal ou dans certaines librairies de Montréal et de Paris (voir colonne ci-contre pour la liste). Sinon, il faudra attendre l'excitant prochain volume en cours d'incubation avec dix nouveaux textes et dix nouveaux illustrateurs...


. Et puis à défaut d'être allé à Austin en Mars, voici venir mon propre festival Sud par Sud-Ouest : je tiendrai un stand bien garni au festival de la petite édition Indélébiles de Toulouse ce week-end du 28 et 29 Avril, à l'école des Beaux-Arts. Des poèmes d'amour et de déprime seront distribués gratuitement. Mes nouveaux livres y seront présents comme jamais, prêts à affronter les foules curieuses et dépensières. "Quoi, qu'entends-je ? On fait usage du pluriel ? Il y aurait un autre nouveau livre ?" Oui, oui, un peu de patience, lisez donc plus bas !



. Après des mois de mésententes sur les termes du contrat de cession entre Gallimarde et Universal/Burger King/Panasonic Publishing, mon 6ème recueil de poésies francophages, Le Moins Qu'on Puisse Dire vient de venir au monde dans des langes de luxe. Plutôt que d'attendre plus longtemps que les requins du show-biz de la poésie se mettent d'accord, j'ai décidé de sortir ce livre moi-même, quitte à tourner le dos à quelques millions de pétrollars. Il s'agit d'un beau bébé de 50 pages à la couverture sérigraphiée qui prétend contenir le best-of de mes poèmes sur la période 2010-2011, ainsi que pour la première fois des poéticollages et autres surprises hautement nutritives. L'ouvrage s'échelonne en cinq plats principaux : Passages Cloutés, Cartes Postales, Coca Normal, Etats Dames, et finalement le très ludique Atelier de Désécriture, où vous pourrez vous essayer au genre grâce à des exercices inédits pas vus à la télé


Après cinq recueils et plus de 600 poèmes, je crois pouvoir enfin dire, au risque de paraître arrogant, que ce livre est celui de l'immaturité. C'est au terme de tant de pages scribouillées, de stylos bics fuyants dans ma poche et de nuits insomniaquisantes que je parviens enfin à à relâcher le verbe et à rire en poétrie. La bête n'est pas encore sortie que les critiques fusent de toutes parts et sont dithyrambiques : l'érudit magazine culturel Air (distribué gratuitement dans les McDonalds) s'emballe : "Franchement, t'as vu, la vie de moi, ça passe crème entre un Royal Bacon et un Sundae", ma voisine de palier s'enthousiasme : "La poésie, moi, j'y connais rien, mais la couverture est très jolie et super sympa. Ça me fait penser à Boule et Bill", Le Journal de Mickey est lui élogieux comme à son habitude "Oui, c'est plutôt drôle, surtout si l'on aime rire à l'intérieur", Robert Hue fait son flatteur : "Utile mais sans plus, ce livre vous arrachera peut-être une grimace ou un ricanement sur le trône des toilettes ", Paris Match rejoint le cortège des compliments quand le chroniqueur confie que "les larmes ont coulé d'elles-même sans savoir si c'était de rire, de tristesse ou à cause des oignons que ma femme coupait au même moment sous mon nez". Le Magazine Littéraire Du Nord-Pas de Calais décroche la palme des louanges : "Pour un bouquin fait-maison sans numéro ISBN, ça tient à peu près la route, concédons-le. Mmmh, encore que...". Yoga, Tofu & Reggae n'a en revanche pas caché sa désapprobation   : "Voici une parfaite illustration du problème des démocraties : même les gens médiocres, machos et vulgaires ont le droit de sortir des livres".

Et dire que ce petit bijou de papier encré peut d'ores et déjà vous appartenir pour la somme unbelievably modique de 6 euros ! Je vous invite à passer commande à l'aide des boutons Paypal situés dans la colonne ci-contre. Si vous préférez m'envoyer des espèces camouflées ou un chèque non boisé, faites-le moi savoir à iamthekeys{a}gmail.com et je vous communiquerai l'adresse de la SARL qui réceptionne les paiements. Ma secrétaire Arlette Gobinot (employée en CDE - Contrat à Durée Eternelle) se fera un plaisir de vous concocter un colis dont vous me direz des nouvelles. A l'occasion festive de cette nouvelle sortie, tous les tarifs de l'arrière-boutique sont revus à la baisse, n'en déplaise au comptable de ma PME. Fouillez-donc sans vergogne dans ces anciennes publications, lecteurs affamés, car les nouveaux prix de ce vieux catalogue vont permettront de faire de véritables affaires, que ce soit pour placer votre argent finement dans un créneau porteur qui rapportera gros très bientôt, vous fournir en poésie anecdotique ou tout simplement flamber en société.


. Pendant la préparation de Le Moins Qu'on Puisse Dire, j'en ai profité pour faire les fonds de tiroirs et vous livrerai bientôt ici en cadeau virtuel quelques textes non retenus pour la version définitive du livre.


Merci pour votre précieuse attention, et en attendant de se recroiser Issy ou las, voici mon humble et unique consigne de vie : travaillez moins pour écrire plus!

Chaleureusement,
B.P.

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Ci-dessous, une photo prise sur le vif d'un fan de la première heure en pleine appréciation du nouveau livre Le Moins Qu'on Puisse Dire dans un cadre bucolico-printanier. Après ce flagrant délit de jouissance littéraire, dans l'intimité de la rencontre qui a suivi la capture du cliché, le lecteur se livre sans filet : "Wif waf wouf waf wouf wif wouf. Wouf waf wif, wouf waf waf wouf waf. Wouf : waf wif wouf wif wif". Peu de lecteurs assidus de mon oeuvre seront allés si loin dans l'apologie, je lui suis gré de son soutien et tiens à remercier chaudement son témoignage anonyme.



lundi 2 avril 2012